(Kinshasa, le 29 juillet 2019)-L’opinion nationale s’interroge sur la pression que subit ce dernier temps Oly Ilunga après sa démission de la tête du ministère de la santé. Est-ce une affaire de justice ou un règlement des comptes? La question mérite d’être posée car le ministre sortant de la santé est appelé à comparaître devant la justice pour répondre à la plainte d’un agent éjecté de la cellule de suivi et évaluation des activités du ministère. Pourquoi seulement maintenant ? S’interrogent quelques politiques.
Oly Ilunga entendu par la justice : un règlement de comptes politique ?
Oly Ilunga, Ministre démissionnaire de la santé serait inquiété par la justice.
Quelques-uns de ses membres de cabinet auraient déjà été entendus par la
police judiciaire, et le Ministre devrait l’être incessamment.
Une plainte portée par un agent du ministère, Monsieur KATUKUMBANI MUPELELA, met en cause le ministre, et l’accuserait de népotisme. Une enquête serait en cours à cet effet.
La rumeur à Kinshasa voulait que le Ministre ait été convoqué pour sa gestion d’Ebola. Rien n’en est, puisque nos sources à la police judiciaire nous signalent que le dossier est vide. Les enquêteurs gratteraient donc désespérément.
Pour la petite histoire, monsieur KATUKUMBANI MUPELELA faisait partie de la cellule de suivi et d’évaluation du ministère de la santé. Cette cellule qui dépendait du secrétariat général à la santé a été transférée sous la tutelle directe du Cabinet du Ministre de la santé, le Ministre voulant personnellement suivre les activités de son ministère. Au passage, cette cellule pléthorique de 147 personnes avait été réduite à 30 personnes pour des raisons d’efficacité, le reste du personnel ayant été mis à la disposition du Secrétariat Générale à la santé. Le plaignant aurait alors adressé une lettre au Président de la République pour se plaindre de la décision du Ministre, insinuant au passage qu’il aurait été mis à l’écart et remplacé par des membres de la famille du Ministre. Une décision motivée par les besoins de détournements des fonds affectés à cette cellule par les bailleurs internationaux.
A ce stade, les enquêtes continueraient. Non sans des couacs qui laissent transparaitre une politisation de l’affaire : le secret d’instruction du dossier a été violé. Dans son instruction d’initier le dossier, le procureur a mis en copie le
plaignant, alors que l’enquête en cours doit être faite à charge comme à décharge, les faits devant avant tout être prouvés. Rien n’en est. Et la lettre est d’ailleurs sur les réseaux sociaux. A se demander pourquoi, quand bien
même la réponse est claire.
Le Ministre de la santé sera devant les juges pour témoigner. On saura ce qu’il en est plus tard dans les jours à venir, et vous en serez informés. Le dossier est ouvert, et nous le suivons de près.
Glody Boteka /DEPECHE.CD