(Kinshasa 12 mai 2020)-Carbone Beni, membre du mouvement citoyen Filimbi revient sur les leçons à tirer du procès de Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, ouvert lundi 11 mai à la prison de Makala à Kinshasa.
Pour lui, le procès de Vital Kamerhe est inédit en RDC.
“Inédit de voir qu’un directeur de cabinet qu’on estime intelligent, sage, un monsieur respectable, et qui au delà de tout a une aura considérable en tant qu’homme politique, un homme qui a traversé ces 30 dernières années, comparaissent devant des juges, qu’on le confronte, qu’on lui fasse voir ce qu’il a été, ce qu’il a fait et ce qu’il a pu faire et gérer, au vu et au su de tout le monde. C’est très exemplaire”, affirme Carbone Beni.
Pour l’activiste, ce procès a révélé des dysfonctionnement. “Avec ce procès, on comprend que l’administration du cabinet du président de la République nous cache beaucoup de chose. Quand un Dircab peut affirmer ne pas connaître le gros du personnel de son cabinet qu’il dirige et dont il est le chef. Et dans l’administration la plus simple, tu ne peux pas accorder plus d’un million de dollars à un agent pour une mission quelconque sans l’avoir rencontré? Ce qu’on entendu au procès démontre que le cabinet de la présidence fonctionnait comme un foyer privé, comme une personne avec sa femme et ses deux enfants, où le Dircab fait ce que bon lui semble. Cela démontre aussi qu’il n’y a jamais eu de réunion sérieuse de travail entre les équipes, etc.”, poursuit-il.
Le leader du mouvement citoyen Filimbi se dit confiant au travail de la justice. “Nous sommes entrain de penser que jusque là le pouvoir, la justice, l’appareil judiciaire est entrain de prendre un tournant décisif dans notre pays.
Du moment où le ministre de la justice a demandé l’ouverture de l’enquête. Du moment où les magistrats ont eu le pouvoir d’interpeller des hautes personnalités dans ce pays, comme le directeur de cabinet, certains ministres. Du moment où on les arrêté (les DG, les mandataires des entreprises publiques, etc), d’autres en liberté provisoire, et qu’il y ait des demandes de liberté provisoire qui n’ont pas été accordées au niveau du parquet et qu’il y ait instruction du dossier au niveau du tribunal et qu’il y ait comparution de Kamerhe et les autres, cela prouve qu’il y a un pas dans la démarche de notre justice”, se réjouit Carbone Béni.
Il ajoute que l’exemplarité du procès de Vital Kamerhe fera que “toute personne qui pourra, demain, avoir des idées de voler ou de détourner de l’argent public, pourrait se servir de ces évènements, et cela pourrait empêcher à beaucoup de gens de faire n’importe quoi”.
Glody Boteka
