[Enjeux politiques en RDC] Franck Diongo délie sa langue, tire à boulet rouge sur le pouvoir et fait des graves révélations

[Kinshasa, le 7 janvier 2018] -Le fait d’être en prison ne lui a pas empêché de donner sa position sur la situation politique, sociale, administrative de son pays, la République Démocratique du Congo. Dans un message de vœux adressé aux congolais et lu par Me Nico Mayengele, Secrétaire Général du Mouvement Lumumbiste Progressiste, Franck Diongo tire à boulet rouge sur le pouvoir et fait des graves révélations. A en croire ses propos, le Congo saigne, la famille Congo est en deuil.

Au crépuscule de l’année 2017 et à l’aube de celle 2018, dit-il, la R.D. Congo, notre chère patrie, se trouve, une fois encore, endeuillée, car son peuple non violent, guidé par ses prêtres, mains nues, priant Dieu, s’est vu en date du 31 décembre dernier, avant, pendant et après la célébration eucharistique dans les paroisses catholiques éparpillées à Kinshasa et à l’intérieur du pays.

« Notre peuple massacré par balles, traumatisé, pourchassé, grièvement blessé, dépossédé de ses biens, y compris les offrandes et dîmes du Seigneur avant d’être torturé et enlevé, par la soldatesque du régime hors-mandat de M. KABILA, dont le second et dernier mandat constitutionnel avait, pourtant, expiré depuis le 19 décembre 2016, le jour où d’autres vaillants Congolais, épris d’alternance démocratique, avaient été tués par le même pouvoir qui, à la même date, procédait à mon arrestation cruelle et politique, ainsi qu’à celle de plusieurs compatriotes à travers le pays », a-t-il dit.

Au nom de son parti le MLP et au sien propre, Franck Diongo présente à toutes les familles éplorées et à l’Eglise catholique universelle sciemment profanée et désacralisée, ses condoléances les plus attristées au moment où les institutions illégitimes du pays, sans compassion ni humanisme, ont préféré garder  le silence de cimetière, à la fois gênant, complice et coupable.

Au regard de cette situation dramatique, Franck Diongo pense qu’une enquête internationale neutre et indépendante des Nations-Unies s’impose pour établir les responsabilités des membres de cette entreprise criminelle, car le silence gardé par le pouvoir judiciaire congolais face à une telle sauvagerie, inquiète l’humanité.

« Vu l’ampleur des atrocités commises dans l’enceinte et aux alentours des paroisses catholiques, le Conseil de Sécurité de l’ONU et la Cour Pénale internationale sont  appelés à s’en saisir d’office en prévision d’un procès pour crimes contre l’humanité et génocide perpétrés contre un groupe des Congolais à cause de leur appartenance religieuse et dans des lieux de culte censés, néanmoins, être sacro-saints et inviolables », dit-il. ci-dessous, l’intégralité du message de vœux de Franck Diongo Shamba, Député National et Président National du MLP !

DEPECHE.CD

 

MESSAGE DES VŒUX DE L’HONORABLE  FRANCK DIONGO, HEROS VIVANT, ADRESSE AU PEUPLE CONGOLAIS A L’OCCASION DES FESTIVITES DE NOUVEL AN 2018

Chers Compatriotes,

En dépit de mon état de santé toujours alarmant, je me sens obligé de vous faire parvenir ces mots en rapport avec la situation nationale de l’année 2017 couronnée par la répression aveugle de la marche des chrétiens par l’Etat contre le peuple. Cela constitue, d’emblée, une grave atteinte à la liberté d’expression et de culte dans le pays.

Au crépuscule de l’année 2017 et à l’aube de celle 2018, la R.D. Congo, notre chère patrie, se trouve, une fois encore, endeuillée, car son peuple non violent, guidé par ses prêtres, mains nues, priant Dieu, s’est vu en date du 31 décembre dernier, avant, pendant et après la célébration eucharistique dans les paroisses catholiques éparpillées à Kinshasa et à l’intérieur du pays, massacré par balles, traumatisé, pourchassé, grièvement blessé, dépossédé de ses biens, y compris les offrandes et dîmes du Seigneur avant d’être torturé et enlevé, par la soldatesque du régime hors-mandat de M. KABILA, dont le second et dernier mandat constitutionnel avait, pourtant, expiré depuis le 19 décembre 2016, le jour où d’autres vaillants Congolais, épris d’alternance démocratique, avaient été tués par le même pouvoir qui, à la même date, procédait à mon arrestation cruelle et politique, ainsi qu’à celle de plusieurs compatriotes à travers le pays.

Chers Compatriotes,

Le Congo saigne ! Nul ne peut fêter quand la « Famille Congo » est en deuil.

Raison pour laquelle, au nom de mon parti et au mien propre, je présente à toutes les familles éplorées et à l’Eglise catholique universelle sciemment profanée et désacralisée, mes condoléances les plus attristées au moment où les institutions illégitimes du pays, sans compassion ni humanisme, ont préféré gardé le silence de cimetière, à la fois gênant, complice et coupable.

Je joins, à cet effet, ma voix à celle de l’archevêque de Kinshasa, le Cardinal Laurent MONSENGWO, aux fins de condamner avec force ces actes de barbarie, œuvre d’un Etat contre le peuple, dont la cruauté a dépassé le seuil du tolérable.

Une enquête internationale neutre et indépendante des Nations-Unies s’impose pour établir les responsabilités des membres de cette entreprise criminelle, car le silence gardé par le pouvoir judiciaire congolais face à une telle sauvagerie, inquiète l’humanité.   Vu l’ampleur des atrocités commises dans l’enceinte et aux alentours des paroisses catholiques, le Conseil de Sécurité de l’ONU et la Cour Pénale internationale sont  appelés à s’en saisir d’office en prévision d’un procès pour crimes contre l’humanité et génocide perpétrés contre un groupe des Congolais à cause de leur appartenance religieuse et dans des lieux de culte censés, néanmoins, être sacro-saints et inviolables.

Chers Compatriotes,

Quel bilan établir en rapport avec la gestion du pays pour l’année 2017 qui vient de s’achever avec une note sanglante ?

Contrairement au message des vœux de l’illégitime Président Kabila, resté évasif dans ses mots et silencieux quant à son avenir politique, le bilan national de l’année passée est catastrophique sur tous les plans : politique, économique, financier, social, sécuritaire et humanitaire. On y note notamment : les taux de pauvreté, de chômage et de mortalité infantile très élevés, des faibles taux d’accès à la scolarité, à l’énergie électrique et à l’eau potable, ainsi que le nombre croissant des prisonniers politiques et d’opinions, de milliers de déplacés et de réfugiés congolais dans des pays voisins, ainsi que près de cent fosses communes au Kasaï, l’insécurité partout, pétrie d’évasions des prisonniers, etc.

De manière globale, il y a déficit de politique adéquate et rationnelle dans tous les secteurs de la vie nationale. Le pouvoir en place a brillé par l’incapacité notoire de pacifier le pays, d’assurer le respect des droits de l’homme et des valeurs républicaines, de définir et d’appliquer la formule de la mise en valeur du pays là où la corruption est devenue le sport institutionnel, pratiqué par la minorité qui a confisqué la totalité des richesses nationales au mépris de l’impératif de la gouvernance intègre et de la règle de la répartition équitable des richesses du pays, gage du développement intégral.  Sur le plan institutionnel, l’ensemble des institutions nationales, provinciales et locales ont exercé leurs prérogatives constitutionnelles dans l’illégalité et dans l’illégitimité criminelles et prédatrices, faute des mandats du peuple.

Rappelons que l’année 2017 a été marquée dès février par le décès inopiné du Père de la démocratie, mon Maître, je cite : Dr Etienne TSHISEKEDI d’heureuse mémoire. Cette perte immense a, toutefois, permis aux uns et autres de se démasquer au point de vendre leur âme au diable en échange des postes et intérêts politiques éphémères.   Elle a aussi été caractérisée d’une part, par le désir affiché de Kabila de se pérenniser, coûte que coûte,  au sommet de l’Etat, et d’autre part, par la course effrénée des situationnistes et positionnistes pour accéder au pouvoir sans tenir compte de la constitution et des aspirations du peuple pourtant épris de démocratie.

Il y a lieu également de rappeler, par ailleurs, une série d’actes de persécution et d’acharnement politiques à mon endroit et à celui de cadres et combattants (membres) de mon parti. Il s’agit notamment du bombardement armé du siège du MLP le 19.09.2016, le meurtre de 12 de nos combattants, enlèvements et tortures de ces derniers en décembre 2016 et décembre 2017, pillage et destruction de ma résidence officielle, privation de la carte d’électeur, des droits de visites et de soins de santé ainsi que des médicaments au prisonnier politique et malade que je suis sur ordre de la hiérarchie, etc.

Toujours au cours de l’année 2017, le MLP a retiré sa confiance en la CENI qui a, au vu du rapport rédigé par le Parti sur l’observation des opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs, réduit délibérément le nombre d’électeurs à Kinshasa. La CENI n’est donc pas crédible, sincère, honnête, encore moins neutre.

Aussi au cours de la même année, a–t-elle été unilatéralement adoptée par la mouvance kabiliste en décembre 2017, la loi électorale diabolique, démocraticide, liberticide, anticonstitutionnelle, et conflictuelle que mon parti a rejetée et continue à rejeter. Cette loi récemment promulguée par M. Kabila contient les germes de guerres civiles et de balkanisation du Congo, à défaut de l’instauration d’une présidence à vie.

Voilà pourquoi, je m’étais farouchement, et en temps utile, opposé au schéma inconséquent et suicidaire du dialogue-glissement. Ce qui a valu mon emprisonnement injuste à dater du 19 décembre 2016, mon exclusion de la liste électorale (privation par la CENI de ma carte d’électeur) faisant de moi un apatride dans mon propre pays. Mais aujourd’hui, l’histoire a démontré que la voie de la perdition politique est vaste et impitoyable.  Franck DIONGO avait raison, clame le Peuple. Si on l’avait suivi, le pays serait, l’an dernier, libéré de ses démons politiques qui se recrutent tant dans le pouvoir que dans l’opposition. Tel est le verdict rendu par le Tribunal de l’Histoire récente.

Par ailleurs, saisie par une plainte de mes Avocats belges et congolais en rapport avec ma condamnation injuste à 5 ans de prison comme prétendu auteur intellectuel là où les supposés auteurs matériels ont écopé une peine de 7 mois de prison, l’Union Interparlementaire a, en date du 18 octobre 2017, rendu son verdict à Saint-Pétersbourg. En voici la quintessence : « le procès Franck DIONGO n’était ni juste, ni équitable, ni contradictoire. L’Etat congolais doit le libérer sans délais, car arrêté pour des raisons politiques et dans un contexte purement politique ». La Résolution condamnant l’Etat congolais lui a été dûment notifiée pour exécution.

Chers Compatriotes,

Eu égard à ce qui précède, je ne peux que formuler à l’endroit de mon Peuple les vœux de résistance démocratique et de lutte pacifique jusqu’à la libération effective de la RDC des mains des dirigeants illégitimes, criminels, insouciants et  prédateurs, corrompus et corrupteurs.

Je réitère enfin mon vœu le plus ardent de voir mon vaillant peuple qui est l’alpha et l’oméga de tout pouvoir d’Etat, faire, au cours de cette année 2018, l’application salvatrice des dispositions de l’article 64 de la constitution dans l’unique but de sauver la République en danger permanent, d’autant plus que M. Kabila a une conception militariste et héréditaire du pouvoir. Aucune élection présidentielle ne sera organisée en RDC tant qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession. Agir tôt, c’est épargner le pays d’une féroce dictature qui profile à l’horizon, à l’instar des martyrs et pères de l’indépendance qui avaient, au moment opportun, libéré le pays du joug colonial.

 

 

 

 

4 Que l’Eglise catholique universelle en général, le Comité Laïc de Coordination en particulier ainsi que l’ensemble de notre peuple débout, trouvent, ici, l’expression de notre profonde gratitude républicaine pour avoir bravé la peur, marché héroïquement avec bibles, chapelets, rameaux, crucifix scandant les cantiques de victoire défiant ainsi le dictateur en plein jour avec sa soldatesque sans foi ni loi. Le 31 décembre 2017 marque l’accélération de la lutte pour la libération graduelle et totale du pays. Pour y parvenir, restons mobilisés, déterminés et unis à jamais, car la victoire de notre peuple sur ses ennemis est proche, certaine et irréversible.  Ne perdons pas l’espoir. Ensemble, nous chasserons très bientôt les loups de la bergerie.

J’en appelle donc à l’amour sans trahison de la patrie, à l’unité de tous dans la sincérité, à la solidarité nationale et internationale ainsi qu’à la cessation de l’hypocrisie d’une partie de la communauté internationale afin que triomphe l’alternance démocratique en RDC.

Vive le Vaillant Peuple Congolais !

Seule la lutte libère !

Fait à Kinshasa, le 04 janvier 2018

Honorable Franck DIONGO

Héros Vivant

Message lu par son Secrétaire Général

Me Nico MAYENGELE

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