[RDC-Politique] Elections ou Transition sans Kabila? Finalement que veut la classe politique congolaise?

(Kinshasa, le 12 septembre 2018)-La question mérite d’être posée face à ce qui apparait comme une contradiction de la classe politique congolaise. Depuis 2015, alors que le décor des élections n’était pas encore planté, l’opposition politique congolaise et la société civile ont organisé des manifestations de terrain pour exiger le respect de la constitution, notamment l’organisation des élections dans le délai. Il y a eu des marches, villes mortes, appels à la désobéissance civile, … Ces différentes manifestations ont été à la base de plusieurs pertes en vies humaines dans la capitale et en province. Certains opposants en ont payé de leur liberté et aujourd’hui ils croupissent à la prison centrale de Makala. 

Plusieurs années après, le pouvoir décide enfin d’organiser les élections tant réclamées par l’ensemble de la classe politique congolaise. Voilà un autre débat voit le jour, celui d’une transition sans Kabila. Ce, au moment où toutes les dispositions sont prises pour l’organisation des élections au mois de décembre prochain.
La raison de cette transition serait, à en croire les opposants et les mouvements citoyens, la non-inclusivité et le manque de crédibilité du processus électoral. Du coup une question mérite d’être posée, « que veut finalement l’homme politique congolais ? L’élection ou la transition sans Kabila ?
Du côté de la majorité au pouvoir, plus question de faire marche-arrière, il faut à tout prix aller aux élections comme l’exige la constitution de la République Démocratique du Congo.
Déjà, pour la MP, ça sera une occasion pour la population congolaise de vivre, pour la première fois de son histoire, l’alternance au sommet de l’Etat. Certains cadres de la famille politique du Chef de l’Etat vont jusqu’à dire que l’opposition n’est pas prête pour les élections, voilà pourquoi elle multiplie des préalables.

Du côté de l’opposition on va des préalables en préalables. Le premier problème c’est la machine à voter qui, selon elle, ne serait pas fiable. Pour une frange de l’opposition, il serait préférable de trouver un consensus sur cette machine. Donc, cette machine met en cause la crédibilité même de l’ensemble du processus électoral. Au cours d’une de ses conférences de presse, Jean-Philibert Mabaya, Candidat Président de la République pour le compte de l’opposition déclarait : «Etant donné que jusqu’à ce jour, aucun consensus n’est trouvé par les acteurs politiques autour de l’utilisation de cet outil, nous demandons à la Centrale Electorale de ne pas l’utiliser. Nous soutenons la proposition des Nations-Unies pour l’impression des bulletins de vote et également la mise à la disposition de la CENI, des moyens nécessaires pour que ces élections puissent avoir lieu le 23 décembre prochain ».

Le deuxième problème de l’opposition, c’est la question relative aux dix millions des électeurs sans empreintes digitales et autres doublons retrouvés dans le fichier après l’audit par les experts de l’organisation internationale de la Francophonie. A ce sujet, elle propose que ces électeurs irréguliers soient nettoyés du fichier, car, soutient elle, il n’est pas compréhensif qu’un nombre aussi important y figure sans intention de vouloir tricher.

« Il convient de rappeler que la tenue des élections n’est pas une fin en soi. Après les élections, il faut un climat de paix afin que la République Démocratique du Congo travaille pour son développement et par conséquent, pour le bien-être de sa population », pense Jean Mabaya de l’opposition.
Ces derniers jours, les appels à la transition sans Kabila se multiplient. Ce sont les mouvements citoyens, la société civile et même quelques opposants qui font pression. Le dernier en date c’est l’UDPS qui menace de boycotter les élections par manque de crédibilité.

Face à cette contradiction, il serait mieux de se référer à la constitution de la République qui est claire en ce qui concerne les élections. La constitution prévoit-elle une transition sans Kabila ? La réponse est non ! Donc il est clair que l’urgence pour les congolais c’est l’organisation des élections. Peut-être qu’il serait souhaitable de tout mettre en œuvre pour crédibiliser d’avantage le processus électorale. La CENI pourra s’investir dans ce sens afin de mettre tous les acteurs politiques d’accord avant le 23 décembre 2018.

DEPECHE.CD

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