(Kinshasa, le 12 novembre 2018)-Bien que souvent incompris, Sam Bokolombe avait prédit l’échec quant au choix du candidat commun de l’opposition. Dans une tribune publiée par dépêche.cd, ce professeur d’universités alertait « il n’y aura pas de candidat commun de l’opposition ». Aujourd’hui l’homme a raison.
Ci-dessous, l’intégralité de la tribune.
C’était écrit, la mission était impossible !
« #CandidatCommun. Mission impossible à Genève dont l’accomplissement relèverait d’un miracle. Pourtant, chers camarades, les enjeux sont tels que vous devez y parvenir pour rassurer le peuple et démentir tout le mal qu’on pense de nous. »
Tel est mon tweet d’hier matin et tout s’est passé comme prévu. Rien en moins. Tout le mal qu’on pense de nous est validé. L’accord de Genève n’était qu’un leurre qui a volé en éclats avant même que l’encre des signatures y apposées n’est séchée. Ils rêvaient chacun d’être le candidat commun de l’opposition et personne ne le sera. Mais, fallait-il vraiment signer pour après renier sa signature, à l’impossible nul n’étant tenu? Je ne pense pas. L’homme c’est sa signature. L’homme c’est le respect des engagements. L’homme c’est sa parole.
Dire même que ce n’est pas l’adoubé qui pose problème, loin s’en faut. Aucune candidature ne pouvait faire consensus d’autant plus que tout oppose les opposants. Ainsi, le résultat aurait été le même si tel ou tel autre était désigné. La haine qu’ils se vouent est incrustée dans les viscères. Personne n’est parti concéder quoi que ce soit à qui que ce soit. Un parfait marché de dupes. Et constater l’impossibilité d’un accord aurait mieux valu. Ce qui arrive est un désastre pour le leadership alternatif de ce pays. Je suis bien obligé de retirer mon hommage pour ce qui avait l’apparence d’un acte de noblesse.
La désillusion est totale pour les crédules qui ne s’expliquaient pas notre pessimisme quant à l’issue de ces primaires genevoises. La perfidie des uns et des autres n’augurait rien de bon. Il ne pouvait en être autrement lorsque pour tout projet, ces politiques visent la promotion personnelle, celle de la tribu (qui tient lieu de peuple) et celle de la clientèle.
C’est donc dans l’ordre des choses que les rivalités interpersonnelles et les égos surdimensionnés aient pris le dessus sur la donne d’unité d’une nébuleuse oppositionnelle qui, depuis longtemps, a décidé du report aux calendes grecques de l’aspiration du peuple à une alternance-alternative donnant raison à Bitakwira qui projette encore le kabilisme sur 50 ans.
Le candidat commun tant attendu ne sera pas l’unique. Martin Fayulu se contentera du soutien du MLC de Jean-Pierre Bemba et de l’Ensemble de Moïse Katumbi, bien évidemment sous réserve des cas d’objection de conscience. Les oppositions vont s’opposer entre elles et se neutraliser au profit du candidat du FCC Ramazani Shadari devant qui est déroulé un tapis rouge vers le trône présidentiel.
Allons seulement aux élections avec la machine à voter et le fichier électoral corrompu.
DÉPÊCHE.CD
