(Kinshasa, le 31 Juillet 2017) – Réagissant aux tirs à balles réelles sur des manifestants pacifiques ayant occasionné ce matin des blessures à au moins quatre personnes, et l’arrestation d’une centaine d’autres dans onze villes de la République démocratique du Congo (RDC), Amnesty International a estimé que le recours excessif à la force et les arrestations en masse contre des manifestants pacifiques sont inacceptables.
Cette ONG invite, de toute urgence, les autorités congolaises à prendre des mesures pour arrêter ce qu’elle assimile à une répression acharnée contre toute forme d’expression contraire au pouvoir en place.
« Toutes les personnes, y compris les journalistes, arrêtées dans le cadre de ces manifestations pacifiques doivent immédiatement et sans condition être libérées. Alors que la RDC se trouve dans un processus politique et électoral crucial pour son avenir, les autorités doivent s’abstenir de telles violations répétées du droit de tous les Congolais d’exprimer leurs opinions, même critiques envers le gouvernement, y compris à travers des manifestations pacifiques», a déclaré Jean-Mobert Senga, chercheur sur la RDC pour Amnesty International.
Selon les informations recueillies par Amnesty International, les forces de sécurité ont fait usage de grenades lacrymogènes et tiré à balles réelles sur des manifestants pacifiques dans six des onze villes concernées.
« Malgré le caractère pacifique de la manifestation, la police a chargé et dispersé les manifestants à coup de gaz lacrymogène, notamment à Goma, Butembo et Beni au Nord-Kivu, à Bukavu dans la province du Sud-Kivu, à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga, ainsi que dans la capitale Kinshasa. A Bukavu, de nombreux témoins ont rapporté que la police avait tiré à balles réelles sur un groupe de manifestants devant le bureau local de la Commission électorale nationale indépendante (CENI)», rapporte Amnesty International dans un communiqué de presse.
La police a aussi arrêté, et aussi agressé dans certains cas des journalistes, confisqué leur matériel, ou exigé à certains d’effacer les images et vidéos des manifestations. La plupart des journalistes ont été relâchés quelques heures plus tard, mais certains n’ont pas reçu leur matériel confisqué.
Pour rappel, ces manifestants répondaient à l’appel de plusieurs mouvements et organisations de la société civile du pays. Ils exigeaient la publication d’un calendrier électoral et la tenue des élections d’ici la fin de l’année conformément à un accord politique signé le 31 décembre 2016.
DEPECHE.CD